Reproduction du Scalaire Peruensis
(Par Eric, membre du club)
Le choix du couple et préparation du matériel
Le scalaire ne présente pas de dimorphisme sexuel « permanent ». Il n’est visible que lors de la ponte. Cependant, il est assez aisé de repérer un couple via son comportement dans le bac. Les scalaires sont territoriaux, donc si 2 poissons se tolèrent tout le temps et qu’ils sont systématiquement dans la même zone du bac, c’est un couple. A l’âge adulte, le mâle est en général plus gros que la femelle.
Pour constituer un couple à partir de jeunes, il est possible d’en acquérir un groupe de 5 individus et d’attendre plusieurs mois pour voir un ou plusieurs couples apparaitre.
La ponte et la collecte des œufs
Il est possible d’obtenir une ponte dans un bac d’ensemble s’il ne contient pas de prédateurs d’œufs tels que des botias. Le couple va écarter tous les autres poissons d’une zone du bac, nettoyer sa zone de ponte (souvent une feuille) et pondre sur celle-ci. Le couple va garder ses œufs. Je laisse les œufs en place sous la surveillance des parents pendant une nuit. Les premières pontes d’un couple de jeunes ne sont en général pas fécondées ; patience donc.
Je prépare une cuve nue (7l environ) avec l’eau du bac des parents avec chauffage et bulleur. A l’usage, il faut utiliser une cuve plus grande de 10 voire 20 litres pour limiter les risques de polution fatale pour les alevins
Le lendemain de la ponte, je récupère la feuille dans un bocal en prenant soin de ne pas exposer les œufs à l’air. Je dispose la feuille avec un lest (pour éviter qu’elle ne flotte) à proximité du bulleur (sans contact avec les bulles) et j’ajoute un peu de bleu de méthylène pour limiter les moisissures
L’élevage
Après 2 jours, on doit voir une petite tache noire dans les œufs fécondés. C’est le moment pour ajouter 2 ou 3 graines de riz paddy pour fabriquer des infusoires
Après x jours, c’est l’éclosion et les alevins restent collés à la feuille par la tête. Il est important d’enlever délicatement les œufs non fécondés et qui commencent à moisir. Avec une pipette en plastique, je projette de l’eau sur les œufs. Les œufs et alevins se détachent par grappe et tombent au fond. C’est ensuite la nage libre. Après résorption du sac vitellin, il faut commencer à nourrir avec 1 granulé de protogen (on peut le dissoudre dans un flacon avec de l’eau du bac et injecter quelques ml avec une seringue), des artémias liquides, des anguilles de vinaigre notamment. Ensuite il faut passer aux nauplies d’artémias, en les nourrissant au moins 2 fois par jour et en changeant de l’eau fréquemment en aspirant délicatement les déchets au fond (j’ai réalisé le changement tous les jours d’environ 15 à 20% du volume avec 50% d’eau du bac des parents et 50% d’eau osmosée)
Après quelques semaines, il faut mettre les alevins dans un bac d’une centaine de litres pour les faire grandir.
Au total, la ponte m’a donné 97 alevins. Aucune perte à partir de la nage libre.
10 mois après la ponte, les alevins sont devenus des reproducteurs potentiels pour une nouvelle génération